Wednesday, June 25, 2008

LIBERTE

Actualité (Mercredi 25 Juin 2008)

Rassemblement hier à Tizi Ouzou contre la prescription de l’affaire
Les assurances de la justice sur le procès Matoub
Par : SAMIR LESLOUS
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À l’issue du rassemblement symbolique tenu dans la matinée d’hier devant la cour de justice de la ville de Tizi Ouzou, à l’appel de la famille Matoub, une délégation conduite par la sœur et la mère du défunt chanteur a été reçue par le procureur général près cette cour avec qui la question du procès concernant l’assassinat de Matoub Lounès a été soulevée.
Selon les membres de la délégation, le procureur général a écarté toute éventualité de prescription dans l’affaire de l’assassinat de Matoub Lounès, même si dix ans sont à présent passés sur ce crime dont il a fait l’objet le 25 juin 1998 à Thala Bounane, alors qu’il était sur la route de Béni Douala. “Le procureur général a assuré que le dossier de l’assassinat de Lounès Matoub ne sera pas touché ni concerné par une quelconque prescription et qu’il est de son devoir de réunir toutes les conditions à la tenue d’un procès équitable qui rende justice à la famille et à toute la population”, a indiqué la famille Matoub dans un communiqué transmis à notre bureau à l’issue de la rencontre. La déclaration du représentant du ministère de la Justice n’a pas manqué, faut-il le souligner, de rassurer les membres de la famille Matoub qui a exprimé la veille son inquiétude au sujet de cette éventuelle prescription et aussi l’ensemble des personnes venues hier participer au rassemblement ainsi que les membres de la délégation à laquelle le procureur général aurait même promis de programmer le procès en question dans les plus brefs délais. “Probablement, durant la session en cours, c’est-à-dire d’ici la fin du mois de juin”, a-t-on expliqué dans le même communiqué, ajoutant encore que le procureur a déclaré que l’audience de cette affaire sera publique et que toutes les parties seront convoquées avec toutes les garanties dont un tel procès a besoin.
À l’occasion de cet entretien, le même responsable au niveau de l’institution judiciaire a expliqué à la famille Matoub qu’elle a aussi le droit de formuler toutes les demandes et requêtes qu’elle juge nécessaires à faire éclater la vérité. Ce qui a d’avantage rassuré la famille Matoub qui dit depuis des années qu’elle dispose d’éléments nouveaux à mettre entre les mains de la justice concernant cette affaire. Mais, au-delà de ces assurances, une question demeure toutefois posée : la justice ira-t-elle jusqu’à répondre favorablement à la demande de reconstitution des faits et de l’étude balistique ainsi que l’audition des témoins comme exigé par la famille Matoub qui, faut-il le rappeler, a fait de cette exigence le socle de son combat depuis maintenant dix ans.

AL WATAN

Affaire Matoub Lounes
Le procès annoncé pour les prochains jours

Annoncée plusieurs fois à Alger puis à Boumerdès, la tenue du procès de l’assassinat du chantre de la chanson kabyle, Matoub Lounes, aura probablement lieu dans quelques jours au tribunal criminel près la cour de Tizi Ouzou, si l’on se réfère à la déclaration de la famille du défunt qui a été reçue, hier, par le procureur général de la cour de Tizi Ouzou.



« Le procureur général, représentant du ministère de la Justice, s’est engagé à programmer l’affaire de l’assassinat de Lounes Matoub dans les plus brefs délais », lit-on dans une déclaration rendue publique par la famille du regretté tout juste après la levée du rassemblement « symbolique » tenu devant le siège de la cour de justice de Tizi Ouzou pour exiger la vérité sur l’assassinat du rebelle. Selon le même document, le procureur général a promis aux membres de la famille Matoub que l’audience de cette affaire sera publique et « toutes les parties seront convoquées avec la présence de l’ensemble des garanties dont un tel procès a besoin ». La même déclaration relève que la famille du rebelle a le droit de « formuler toutes les demandes et requêtes qu’elle juge nécessaires à faire éclater la vérité ».

A en croire le même document, « le procureur général a rassuré que le dossier de l’assassinat de Matoub Lounes ne sera pas touché ni concerné par une quelconque prescription ». Pour rappel, lors d’un point de presse tenu lundi dernier à la médiathèque de l’association Amusnaw de Tizi Ouzou, Malika Matoub a demandé l’ouverture du dossier et une reconstitution des faits de l’assassinat de son frère comme elle a exigé aussi une étude balistique. Elle a également estimé que toutes les affaires des assassinats politiques ont été classées hormis celle de Matoub Lounes, une manière, sans doute, d’interpeller, une nouvelle fois, les autorités compétentes à la veille de la commémoration du dixième anniversaire de la disparition du rebelle, ravi aux siens par les forces du mal un certain 25 juin 1998, à Tala Bounan, sur la route de Beni Douala.


H. Azzouzi

25 juin 2008

Tuesday, June 3, 2008

FIDH (Fédération Internationale des ligues des Droits de l'Homme): Déni de justice

Malik Medjnoun, accusé d'avoir participé à l'assassinat, en Algérie, du chanteur Lounès Matoub, est derrière les barreaux depuis 8 ans et toujours dans l'attente d'un jugement...

Disparu pendant 7 mois, soumis à torture, Malik Medjoun clame depuis toujours son innocence. Il a même fourni les preuves démontrant qu'il n'était pas sur les lieux de l'assassinat au moment des faits. Or, à ce jour aucune enquête sérieuse, indépendante et impartiale n'a été menée.

Disparition, torture, huit ans de détention sans jugement (le principe de « délai raisonnable » garanti par le Pacte relatif aux droits civils et politiques, ratifié par l'Algérie est depuis longtemps obsolète): et pourtant, le gouvernement algérien reste sourd aux demandes répétées du Comité des droits de l'Homme des Nations Unies pour que Malik Medjoun soit jugé immédiatement ou remis en liberté. L'Algérie ignore également l'appel à l'ouverture d'une enquête sur les violations des droits humains dont il a été victime en détention. Pire, l'espoir d'un procès lors de la session criminelle qui vient de commencer s'est brisé...son procès n'est pas programmé, en dépit de ce qui lui avait été assuré.

La FIDH demande la justice pour Malik Medjoun. Et rappelle, au gouvernement algérien, qu'au regard du droit international, la détention de Malik Medjoun est arbitraire. Il doit être libéré ou jugé sans délai, dans le respect de son droit à un procès équitable.